CNEWA Canada

Avoir un chez-soi

Les Églises orientales accueillent de nouveaux membres

Chaque dimanche, le Père Thomas J. Loya consacre une partie de son homélie à expliquer les modalités du christianisme dans la tradition byzantine.

En juillet dernier, il a rappelé à ses paroissiens que « dans l’Église byzantine, le fait d’assister à la Divine Liturgie le dimanche ne se conçoit pas comme une obligation : cela ne correspond pas à notre spiritualité ».

« Il s’agit d’une véritable bénédiction puisqu’elles ont trouvé un chez-soi. Et nous sommes ravis d’être ce chez-soi ».

Et de préciser : « Ce que nous faisons, c’est que nous nous plongeons … dans le mystère de la Sainte-Trinité : nous faisons l’expérience de la vie qui nous est offerte comme un don qui nous inspire des sentiments de reconnaissance et d’émerveillement ».

Au cours de son homélie du dimanche, le Père Loya offre à la communauté grandissante des fidèles rassemblés dans la paroisse catholique byzantine de l’Annonciation, à Homer Glen, dans l’Illinois, un enseignement sur Jésus dans la tradition byzantine. Fondé sur l’Église de Constantinople, autrefois l’Église byzantine de l’Empire romain d’Orient, le rite byzantin occupe une place prééminente parmi les rites chrétiens orientaux, lesquels comprennent notamment les rites arménien, copte, et syriaque.

L’Église gréco-catholique ruthène (souvent simplement appelée Église catholique byzantine aux États-Unis) dont les racines se situent en Transcarpathie, une région montagneuse couvrant une partie de la Hongrie, de la Pologne, de la Roumanie, de la Slovaquie et de l’Ukraine occidentale, est une des 23 églises catholiques orientales autonomes en communion avec Rome.

Il y a 22 ans, le Père Loya a fondé la paroisse de l’Annonciation dans une banlieue du sud-ouest de Chicago. Au cours de ses 40 ans de prêtrise au sein de l’Éparchie catholique byzantine de Parma, dans l’État de l’Ohio, le Père Loya a accueilli un nombre sans cesse croissant de personnes qui, bien que nées dans un environnement étranger au catholicisme oriental et au patrimoine culturel de l’Europe centrale ou orientale, ont choisi d’en devenir membres. Plusieurs de ces personnes fréquentaient même des communautés protestantes ou n’avaient aucune affiliation religieuse.

Le changement observé au cours des deux dernières décennies revêt un caractère considérable, affirme le Père Loya.

« Alors que la proportion des fidèles de nos communautés ayant grandi dans la tradition chrétienne orientale était traditionnellement de l’ordre de 80 %, le 20 % en reste provenant d’autres traditions, les proportions sont aujourd’hui inversées ».

Le Père Thomas J. Loya, accompagné du diacre Tim Tkach, bénit les dons au cours de la Divine Liturgie dans sa paroisse près de Chicago. (photo : David Bratnick)

« Au début, explique-t-il, l’évolution était lente, mais il y a maintenant une accélération. Les paroisses sont maintenant en majorité soutenues et animées par des gens qui étaient initialement étrangers à la tradition chrétienne orientale ».

Après avoir célébré la Divine Liturgie à Homer Glen, le Père Loya doit effectuer un voyage de 293 kilomètres pour se rendre à Muscatine, dans l’État de l’Iowa, afin d’y célébrer la liturgie dans une mission catholique byzantine nouvellement créée.

La mission en question est une desserte de l’Éparchie de Parma et compte actuellement sept familles qui, jusqu’à tout récemment, ne connaissaient rien de la tradition chrétienne de l’Europe orientale. La plupart des membres de ces familles ont été baptisés selon les rites de la tradition byzantine. Quelque 40 d’entre eux participent aux liturgies bihebdomadaires, ce qui oblige certains à faire deux heures de route, explique Adam Kemner qui, avec son épouse, Linsey, a fondé la desserte en 2014.

M. Kemner a découvert l’Église catholique byzantine au cours de son adolescence. Ses parents ont voulu lui faire connaître la diversité inhérente au catholicisme et participaient aux offices de la paroisse catholique byzantine de Saint-Luc, à Sugar Creek, dans l’État du Missouri. La famille fréquentait l’église Saint-Luc une fois par mois mais, ajoute M. Kemner, ce fut bientôt mon « église préférée ». « Dès que j’ai pu conduire une voiture, je me suis mis à y aller plus souvent », avoue-t-il. « J’y allais chaque fois que je ne servais pas la Messe dans ma paroisse de rite romain ».

Il a connu sa femme à l’école secondaire. Elle faisait partie de l’Église du Nazaréen et elle cherchait des réponses à des questions de foi. Elle avait étudié le catholicisme, mais elle ne parvenait pas à se convaincre de faire partie de l’Église catholique romaine. M. Kemner l’invita à assister à la Divine Liturgie à Saint-Luc un dimanche de la Pentecôte. Elle avait alors 19 ans.

Mme Kemner dit être « tombée en amour avec l’Église catholique byzantine et avec cette petite paroisse ».

Neuf mois plus tard, elle était admise dans l’Église catholique byzantine. « Je crois mieux comprendre qui est Jésus et je me sens beaucoup plus apte à répondre aux questions de mes enfants concernant la foi », dit-elle.

Alors qu’ils faisaient leurs études collégiales, ils se sont mariés et ont fait baptiser leur premier enfant à la paroisse Saint-Luc. Peu après, M. Kemner a déposé une demande officielle de passage dans l’Église catholique byzantine – une procédure plus fréquemment appelée changement de rite. Il importait, dit-il, que tous les membres de la famille appartiennent à la même tradition.

M. Kemner ayant trouvé un emploi dans l’État de l’Iowa, il s’y installa avec toute sa famille. Mais il n’y avait alors aucune église catholique de rite oriental dans cet état. Ils se mirent donc à fréquenter une église grecque orthodoxe à proximité.

Heureusement, une rencontre providentielle avec le Père Sergio Ayala, qui était alors diacre de l’Église grecque-catholique melkite allait offrir de nouvelles possibilités. Le diacre Ayala était disposé à aider les Kemner à fonder une communauté catholique byzantine et à trouver une église où l’on pourrait célébrer la liturgie. M. Kemner se mit en contact avec Mgr John Kudrick, alors évêque de Parma, qui consentit à permettre à certains prêtres de son éparchie d’exercer un ministère dans l’Iowa.

Huit ans plus tard, ce qui était initialement une petite desserte occupe un immeuble de quelque 195 mètres carrés sur la route 61. Et M. Kemner, père de 10 enfants et analyste commercial, y exerce différentes fonctions à titre de bénévole. Quant au Père Ayala, ordonné prêtre il y a quelques années, il habite Chicago mais alterne avec le Père Loya pour assurer les liturgies bihebdomadaires.

D’origine hispanique, le Père Ayala s’inscrit, lui aussi, dans une nouvelle tendance au sein de l’Église grecque-catholique melkite en Amérique du Nord.

Comme l’explique le Père François Beyrouti, curé de la paroisse melkite de la Sainte Croix, à Placentia, une banlieue de Los Angeles, en Californie, l’Église melkite, bien que souvent associée à une église arabe ou du Moyen-Orient, n’est pas une église aux racines ethniques.

« Nous faisons partie de l’Église apostolique d’Antioche, qui utilise le rite byzantin », explique-t-il, tout en signalant que « c’est à Antioche que les disciples de Jésus furent d’abord appelés ‘chrétiens’ ».

Mais il reconnaît que l’Église grecque-catholique melkite s’est développée dans la partie orientale du monde méditerranéen et, notamment, dans les pays de langue arabe. Constatant que bon nombre de nouveaux membres de l’Église melkite nord-américaine n’ont aucun lien historique avec le Moyen-Orient et ne parlent pas l’arabe, il estime qu’il faut faire preuve « de sensibilité pastorale et tenir compte des réalités ethniques afin de ne pas aliéner les membres plus âgés de la communauté et les immigrants nouvellement arrivés de pays arabes, lesquels souhaitent continuer de pratiquer leur foi en arabe ».

Le Père Beyrouti ajoute : « J’essaie, autant que cela est humainement possible, de faire preuve d’un esprit d’ouverture et de faire en sorte que les services soient cohérents; autrement dit, quelqu’un qui ne comprend pas l’arabe peut au moins comprendre le déroulement de la liturgie ». Il a établi un horaire mensuel prévoyant des liturgies bilingues, unilingues anglaises et unilingues arabes. On trouve dans les bancs de l’église des livres liturgiques bilingues anglais-arabes.

« Il nous arrive d’oublier que, si nous voulons exister en Amérique du Nord, si nous voulons exister n’importe où dans le monde, nous devons être l’église locale ».

Alors que le Père Beyrouti, né au Liban, est de culture moyen-orientale, l’Évêque Nicholas Samra de l’Éparchie grecque-catholique melkite de Newton, au Massachusetts, qui inclus toutes les paroisses melkites aux États-Unis, dit que plus de la moitié des membres de son clergé n’ont pas de racine au Moyen-Orient.

La mission de l’Église melkite d’évangéliser tous les habitants de l’Amérique du Nord a été initialement formulée par le premier éparque de Newton, l’Archevêque Joseph Tawil.

Selon Mgr Samra, « c’était un homme qui voyait grand et qui était convaincu que nous sommes une église des États-Unis ouverte à tous. Il était déterminé à promouvoir l’évangélisation, même en dehors de la communauté ethnique, et il y mettait beaucoup d’ardeur ».

Les efforts visant à catéchiser plusieurs générations de catholiques de rite oriental nés aux États-Unis a donné lieu à l’adoption d’un programme catéchétiques pour enfants de langue anglaise. Ce catéchisme, intitulé God With Us, est paru il y a environ 50 ans, affirme Mgr Samra, qui participe à sa rédaction depuis ses années de séminaire.

Malgré son invitation à accroître l’utilisation de l’anglais dans les dessertes et les liturgies, Mgr Samra se dit préoccupé par le nombre de jeunes d’origine moyen-orientale qui se définissent principalement comme américains et qui perçoivent l’Église grecque-catholique melkite comme « l’église de leurs grands-parents arabes ».

« Je crois que l’avenir de notre église aux États-Unis sera assuré par des gens qui ne sont pas ethniquement liés à cette communauté », déclare-t-il.

Le puissant caractère ethnique de l’Église grecque-catholique ukrainienne n’a pas été un obstacle pour le Dr Pascal Bastien. Il a découvert le christianisme oriental alors qu’il était étudiant en informatique à l’Université d’Ottawa, au Canada.

« La plupart de mes confrères de classe étaient égyptiens ou libanais, explique-t-il, et j’ai découvert un aspect du christianisme que j’ignorais totalement ». Canadien de langue française, le Dr Bastien a été élevé dans la tradition catholique romaine. Mais cela ne l’a pas empêché de se joindre régulièrement à ses confrères chrétiens de rite oriental pour les vêpres.

« Au début, dit-il, je me sentais dans un milieu plutôt étranger ». Mais tout cela a changé lorsqu’il a assisté aux grandes vêpres au sanctuaire grecque-catholique ukrainien Saint-Jean Baptiste, à Ottawa, à l’âge de 20 ans.

« Sans doute est-ce cliché de le dire, mais je ne savais plus si j’étais au ciel ou sur terre, avoue-t-il, et j’ai commencé à aller périodiquement aux vêpres peu après ».

Cela dit, la beauté de cette prière ne l’a pas immunisé contre une crise de foi. Alors étudiant en médecine, il a abandonné la pratique de sa foi, pour ne la reprendre qu’après avoir fait la connaissance d’Amie, membre d’une église évangélique vietnamienne, durant ses années de résidence à Toronto. Ils se sont mariés quelques années plus tard.

À son dire, « le chemin qui nous a conduit à mettre le Seigneur au centre de nos vies fut assez étonnant ». Et ce chemin est passé par la paroisse grecque-catholique ukrainienne de Saint-Élie dans la banlieue torontoise de Brampton. C’est là que Mme Bastien a entrepris de jouer du carillon après la liturgie du dimanche.

Ils ont trois enfants, tous baptisés à la paroisse de Saint-Élie. Le Dr Bastien a également complété les étapes pour assurer son passage officiel dans l’Église grecque-catholique ukrainienne.

Amie Bastien et ses enfants, Éli, Clément et Léonie, chantent la prière du soir devant des icônes dans leur maison d’Ottawa, au Canada. (photo : Dr Pascal Bastien)

La famille Bastien s’est récemment installée à Ottawa, où le Dr Bastien pratique la médecine interne générale. Mme Bastien, quant à elle, a choisi d’interrompre sa carrière dans le domaine de la finance pour se consacrer à plein temps à son travail de mère au foyer. Les enfants fréquentent une école maronite et la famille fréquente le sanctuaire grecque-catholique ukrainien Saint-Jean Baptiste, dont presque la moitié des membres ne sont pas d’origine ukrainienne.

Mme Bastien est demeurée membre de l’église évangélique, mais participe à la pastorale pour enfants et a fait siennes les pratiques chrétiennes orientales à la maison.

En fréquentant une église catholique orientale, Mme Bastien dit « être touchée par la majesté de Dieu : c’est quelque chose qui est plus manifeste dans l’Église orientale ; j’ai le sentiment que ma foi chrétienne en a été enrichie ».

Le fait de ne pas avoir de sang ukrainien n’a pas empêché le Dr Bastien d’occuper un poste de direction au sein de sa communauté. Il est président du conseil d’administration de la Fondation de l’Institut du métropolite Andrey Sheptytsky. Dans ses moments de loisirs, il se plaît à transposer la musique liturgique de l’Église ukrainienne en français. Il s’agit d’un projet qu’il a entamé avec l’Archevêque Borys Gudziak alors que ce dernier exerçait son ministère épiscopal en France. Un peu de français a été intégré aux liturgies hebdomadaires à Ottawa.

« Il nous arrive d’oublier que, si nous voulons exister en Amérique du Nord, si nous voulons exister n’importe où dans le monde, nous devons être l’église locale », affirme le Dr Bastien. « Et la langue vernaculaire locale paraît appropriée ».

« Plus la paroisse et le prêtre comprennent que leur mission consiste à être cette église locale et à emmener tout le monde au Christ, plus il y aura de gens qui auront l’occasion de se rendre compte que leur place est là ».

Maintenant à la tête de l’Archéparchie de Philadelphie, Mgr Gudziak constate qu’un « nombre croissant des membres de notre église ne sont pas d’origine ukrainienne », plusieurs s’y retrouvant à la suite d’un mariage.

Et d’ajouter : « Plusieurs sont devenus membres de notre communauté grâce à ces relations ; puis il y a ceux qui sont attirés par la spiritualité, la tradition liturgique, la théologie, le caractère quelque peu intimiste de nos communautés, qui sont généralement de taille plus petite ».

Il convient avec le Dr Bastien que l’accueil des personnes qui ne sont pas d’origine ukrainienne dépend pour une bonne part des mesures visant « à supprimer la barrière linguistique ».

« Et puis il s’agit en réalité d’une chose très humaine que de souhaiter la bienvenue à quelqu’un, de ne pas faire de distinction selon la race, l’ethnie ou la profession », dit-il.

Selon le Chorévêque John D. Faris, canoniste et curé de la paroisse maronite Saint-Antoine, près de Richmond, en Virginie, et ancien secrétaire-adjoint de CNEWA, une église catholique orientale qui n’évangélise pas ne répond pas à l’appel de l’Évangile.

« L’évangélisation ne doit pas faire l’objet de restrictions ethniques, nationales ou autres », ajoute-t-il.

Si une église en Amérique du Nord « n’évangélise pas, c’est qu’elle se meurt ».

« Une église doit évangéliser pour vivre. Nous vivons dans une société qui a besoin du Christ, qui a besoin d’entendre le Christ. Et plus nous sommes accueillants envers les autres, plus notre paroisse sera vigoureuse ».

L’Église maronite catholique est liée au monachisme d’un moine du IVe siècle, saint Maron, dont l’enseignement et la spiritualité se sont propagés à l’ensemble de ce qui correspond aujourd’hui à la Syrie et au Liban. L’accès à l’Église maronite en Amérique du Nord ne se limite pas aux libanais ou aux maronites. « Il y a beaucoup de mariages entre membres d’églises de rites différents au sein de l’Église maronite. De tels mariages sont fréquents », déclare Mgr Faris.

Parmi ses paroissiens mariés, près de 80 % ont des conjoints qui ne sont ni libanais, ni canoniquement maronites ; plusieurs sont catholiques romains. Lui-même vient d’une famille mixte.

« Je suis mi-libanais, mi-irlandais et entièrement maronite », explique-t-il. « Notre paroisse est maronite. Nous aimons la culture libanaise. Nous aimons la culture moyen-orientale. Nous en faisons partie. Mais notre église n’est pas à proprement parler libanaise, mais maronite ».

« Il n’est pas nécessaire de changer d’appartenance canonique pour prier dans une église catholique orientale où en faire partie, explique-t-il.

« Les catholiques peuvent recevoir l’eucharistie dans n’importe quelle église catholique », que celle-ci soit orientale ou occidentale. L’appartenance canonique n’intervient de manière définitive que lorsque l’on se sent appelé à une vocation religieuse, ajoute-t-il.

Plusieurs ethnies sont représentées au sein de sa paroisse. On y trouve des personnes d’origine indienne et vietnamienne. Toutefois, une nouvelle vague d’arrivants du Liban – un pays en proie à plusieurs désordres économiques et politiques ces dernières années – se sont récemment inscrits à sa paroisse. Presque chaque semaine, une nouvelle famille apparaît. C’est d’ailleurs pourquoi la paroisse offre maintenant une liturgie du dimanche en langue arabe.

Au cours de la pandémie, la paroisse Saint-Antoine a également été témoin d’un phénomène observé dans plusieurs autres paroisses catholiques orientales : un afflux de fidèles catholiques romains qui ne pouvaient assister à la Messe dans leurs paroisses locales en raison des règles de confinement. Dans certains cas, ces fidèles ont continué de fréquenter la paroisse Saint-Antoine après la réouverture des églises catholiques romaines.

Les églises catholiques orientales accueillent également certains fidèles qui peinent à s’adapter aux nombreux changements liturgiques du rite latin.

« Les églises orientales semblent être perçues comme … un refuge des valeurs traditionnelles », mentionne Mgr Faris. « Il y a cette idée selon laquelle notre liturgie est traditionnelle et qu’elle n’a jamais été modifiée. … Mais nos racines ne sont pas plus anciennes que celles de l’Église latine ».

Selon lui, certains de ceux qui cherchent refuge au sein des églises catholiques orientales tentent parfois d’influencer leur nouvelle paroisse d’une manière qui ne s’accorde pas avec ses valeurs et ses traditions. Dans ces cas, il appartient au curé de veiller à protéger l’intégrité de la tradition.

M. Kemner, de l’Iowa, signale que si une personne lui fait part de son désir de s’associer à une paroisse pour valider une quelconque vision du monde ou une perspective partisane, il lui explique que la paroisse ne peut répondre à son désir. En effet, la paroisse est un lieu où une communauté de foi cherche à connaître et à servir Dieu. Et dans la communauté byzantine de l’Iowa, les fidèles s’engagent à le faire selon les traditions et pratiques byzantines.

À Homer Glen, le Père Loya soutient que le zèle des nouveaux membres a donné un élan nouveau à sa paroisse, qui réunit environ 200 personnes chaque dimanche.

Lui aussi admet que l’arrivée de nouveaux membres ne va pas sans créer des difficultés. Il faut, par exemple, aider les nouveaux arrivants à accepter l’histoire de l’église particulière, ses coutumes, ses traditions, sa spiritualité, et éviter d’imposer les pratiques de leurs paroisses antérieures. En outre, plusieurs nouveaux arrivants sont attirés par l’ambiance familiale des églises orientales, qui sont généralement de taille relativement petite; mais ils ne sont pas du tout préparés à subir son « choc très puissant ».

« On ne parvient pas toujours à éviter les escarmouches », dit-il.

« Personne n’est ignorée. Tous sont appelés à jouer un rôle. Il n’y a pas d’anonymat. Nous ne sommes pas de taille à retenir les services d’un personnel. Il faut donc que chacun fasse sa part. Il nous faut compter sur l’apport de tout un chacun ».

Les traditions chrétiennes orientales exigent également un engagement plus concret à la vie liturgique que la plupart des autres confessions chrétiennes, affirme le Père Loya.

« Bien que nous n’employions pas le terme d’obligation, nous nous attendons à ce que les fidèles fassent acte de présence lors des jours de fête. C’est ainsi que vivent les chrétiens orientaux ».

Le Père Loya dit observer chez les nouveaux paroissiens une « soif de vie spirituelle » et un grand désir de prière et de fidélité à la vie chrétienne.

« Ils apportent avec eux des dons personnels et une certaine objectivité qui leur permet de voir des lacunes », explique-t-il. « Ils nous aident à nous ouvrir davantage, à évangéliser en faisant appel à des idées qui peuvent s’appliquer aux églises orientales ».

« Ces personnes qui se joignent à nous sont très engagées, très enthousiastes. Il s’agit d’une véritable bénédiction car elles ont trouvé un chez-soi. Et nous sommes ravis d’être ce chez-soi ».


Depuis que Laura Ieraci a effectué les entretiens ayant précédé la rédaction du présent article, le Père François Beyrouti a été nommé de remplacer Mgr Nicholas Samra, comme éparque de l’Église grecque-catholique melkite aux États-Unis. Le Père Beyrouti, né au Liban, a été élevé à Vancouver et a vécu les premières années de son sacerdoce au Canada. L’équipe de rédaction de ONE le félicite pour sa nomination. AXIOS!

Traduction en français : Richard Bastien

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