CNEWA Canada

CNEWA – Donner l’espérance

par Carl Hétu, directeur national sortant, CNEWA Canada (2004 – 2022)

Il y a dix-huit ans, à pareille date, je commençais officiellement à travailler en tant que directeur national de l’Association catholique d’aide à l’Orient (CNEWA), précisément dans le but d’aider à la création d’un bureau canadien. À l’époque, plusieurs pensaient que cette expérience serait de courte durée et que CNEWA aurait beaucoup de mal à réussir à s’implanter au Canada, en raison  du dynamisme relatif du secteur philanthropique national et, hélas, du faible taux de fréquentation et d’affiliation à l’Église dans notre pays. Toutefois, je savais qu’aucun autre organisme de bienfaisance ne possédait la compétence et la connaissance terrain de la richesse et la diversité de nos églises catholiques en Orient, qui étaient alors confrontées à bon nombre des violents conflits que nous connaissons encore aujourd’hui.

La population chrétienne du Moyen-Orient s’est retrouvée parmi les plus touchées. Les horribles statistiques parlent d’elles-mêmes : depuis 2003, par exemple, plus de 2,5 millions de chrétiens ont été contraints de quitter non seulement leur patrie, mais toute la région du Moyen-Orient. 

Avec le recul, je comprends mieux pourquoi CNEWA a pu s’établir rapidement au Canada. L’agence se trouvait déjà dans les pays qu’elle dessert, travaillant en étroite collaboration avec les Églises locales et leurs nombreuses institutions. CNEWA et ses partenaires étaient présents en temps de paix et de croissance, et ont réagi en temps de guerre et de conflit, aidant des communautés entières à panser leurs plaies dans un esprit de réconciliation.  

C’est ce qui justifie depuis lors notre intervention rapide et efficace face aux nombreuses crises qui ravagent les régions que nous servons : l’invasion de l’Irak en 2003, suivie d’une guerre civile et de la montée des agressions de l’État islamique en 2014; le conflit entre le Hezbollah et Israël en 2006, les guerres entre Israël et le Hamas à Gaza en 2008 et 2009, en 2014 et en 2021, la guerre civile en Syrie depuis 2011, les révoltes du printemps arabe égyptien de 2011 à 2013, le soutien militaire de la Russie aux milices pro-russes qui font la guerre dans l’Est de l’Ukraine depuis 2014, de même que l’explosion du 4 août à Beyrouth, qui a plongé du jour au lendemain plus de la moitié des familles libanaises dans une pauvreté insoutenable.

C’est en ces temps de conflits et de bouleversements que CNEWA a mobilisé et instruit le public canadien sur les relations culturelles et historiques, dynamiques et complexes, qu’entretiennent les groupes religieux présents dans ces contrées ancestrales.

L’automne dernier, j’ai entamé une profonde réflexion qui m’a amené à réaliser que le temps était venu pour moi de passer à de nouveaux défis. Ce fut une décision pour le moins difficile, surtout après avoir travaillé au sein d’une équipe formidable au bureau d’Ottawa, entouré de collègues si dévoués à la mission de servir nos frères et sÅ“urs chrétiens. Ils me manqueront beaucoup! 

Nos collaborateurs dévoués du bureau new-yorkais de CNEWA, notre personnel régional à l’étranger et les nombreux religieux, prêtres, évêques et laïcs infatigables et courageux qui dirigent les nombreuses institutions chrétiennes au service de populations de toutes confessions et nationalités me manqueront tout autant. 

Je garde cependant une place toute spéciale dans mon cÅ“ur pour les nombreuses femmes, hommes et enfants que j’ai rencontrés au cours de mes voyages; des personnes qui ne font pas la une des journaux, qui vivent dans l’ombre, souvent trop effrayées pour parler, qui ont perdu leur dignité et tout ce qu’elles avaient; des personnes qui n’auraient jamais dû subir des souffrances aussi tragiques et inutiles à cause de la folie des hommes. C’est pour elles que j’avais choisi à l’origine de me joindre à CNEWA et de m’y investir.

Ce qui me rend le plus fier, c’est non seulement le fait que notre bureau canadien ait recueilli plus de 50 millions de dollars au cours des 17 dernières années, mais celui d’avoir pu, grâce à la générosité des Canadiens et des Canadiennes, faire jaillir la lumière du Christ en ces lieux des plus sombres, partager l’espoir, proclamer la dignité et aider les gens à refaire leur vie en paix. Les chrétiens de ces régions ont servi et continuent de servir sans relâche, au péril de leur vie, pour vivre les enseignements du Seigneur et ils méritent d’être reconnus, honorés et soutenus.

Je pars maintenant, après 18 ans de service, en toute humilité et émerveillé par les réalisations et le zèle charitable de notre communauté de bienfaiteurs. Nous avons servi les pauvres, les marginalisés, les persécutés et les opprimés. Nous avons vu en eux les effets sublimes du courage, de la résilience, du sacrifice, de l’engagement et d’une foi sans faille. Ces personnes m’ont appris à devenir un meilleur chrétien et je leur en serai éternellement reconnaissant.

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