CNEWA Canada

Des nouvelles de la bande de Gaza et de la Cisjordanie, y compris Bethléem

L'hiver s'installe chez nous et nous trouvons du réconfort dans nos maisons chaudes et nos abris sûrs. Mais à Gaza, l'hiver a apporté une nouvelle vague de difficultés. Nous partageons ci-dessous une mise à jour sur la situation actuelle fournie par notre directeur régional CNEWA/Pontifical Mission à Jérusalem.

La bande de Gaza

Voir, en hiver, la souffrance des enfants, de leurs mères et des personnes âgées qui tentent de survivre dans des tentes malgré le froid et la pluie, apprendre que deux millions de personnes vivent cette réalité à Gaza chaque jour, remplit notre cœur à la fois de désespoir et de compassion.
Cette situation n’est pas d’abord le résultat d’une catastrophe naturelle, mais est avant tout la conséquence directe d’une impasse politique : acheminer des biens essentiels à la vie fait partie de la première étape du plan de paix négocié par les États-Unis.
La progression vers la Phase 2, axée sur la démilitarisation et la reconstruction du territoire, ne pourra se faire qu’après l’achèvement de la Phase 1, laquelle n’est pas encore terminée parce que le Hamas n’a pas encore complété la restitution des dépouilles des Israéliens mort pendant la période des combats — condition préalable indispensable au passage à l’étape suivante.

Qui mettra fin à toutes ces souffrances ?
Quand aurons-nous enfin un toit au-dessus de nos têtes ?

Nous aussi, nous nous sentons impuissants — mais nous ne perdons pas l’espoir. Les efforts humanitaires à Gaza sont gravement limités et se heurtent à des refus systématiques, rendant toute intervention d’envergure pratiquement impossible.
Alors que des biens vitaux comme la nourriture et le carburant sont maintenant distribuées, d’autres articles et services essentiels — tels que des générateurs électriques et des cliniques médicales préfabriquées — se voient souvent refuser l’entrée. Les restrictions imposées par Israël continuent de bloquer les grands travaux de reconstruction et de réhabilitation. Certaines réparations, notamment sur certaines lignes de communication, peuvent cependant aller de l’avant.
Le drame se prolonge. La distribution de l’aide humanitaire est entravée par des défis opérationnels et les ressources demeurent largement insuffisantes pour répondre aux besoins.
Au cœur de cette épreuve qui semble insurmontable, CNEWA – Mission pontificale à Jérusalem demeure présente aux côtés de ses partenaires à Gaza, offrant humblement ce qu’il est possible de donner : nourriture, eau, médicaments, trousses d’hygiène et accompagnement psychosocial. Fidèles à l’Évangile de l’espérance, nous invitons aussi nos partenaires sur le terrain à faire preuve de créativité, en cherchant toute initiative privée, même modeste, capable d’apporter un soulagement concret.
Nous avons confiance dans le talent, la résilience et l’ingéniosité de la jeunesse de Gaza. Nous croyons qu’elle peut faire éclore des idées nouvelles, capables de transformer les montagnes de décombres et de ruines en semences d’avenir. Répandre de l’espérance dans une terre qui en manque cruellement est une mission exigeante, mais nous ne nous laisserons jamais d’essayer de le faire.

La Cisjordanie et la ville de Bethléem

Une autre crise dévastatrice se déroule en Cisjordanie, notamment à Bethléem où assurer la subsistance de la population est devenu un véritable défi. En effet, de nombreux membres de familles chrétiennes et musulmanes ont perdu leur emploi en Israël et à Jérusalem suite aux fermetures d’entreprises et au retrait de leurs permis de travail. Cette perte d’emploi généralisée est aggravée par la recrudescence de gestes de harcèlement, d’intimidation et d’agressions physiques perpétrés par des colons israéliens contre des agriculteurs palestiniens pendant la saison des récoltes d’olives. Ces actes bloquent l’accès aux terres agricoles, et occasionnent la destruction de milliers oliviers et la perte totale des récoltes, une source de revenus essentielle pour les habitants de cette région.
Cette réalité marquée par des points de contrôle, des confiscations de terres, des démolitions de maisons et l’effondrement du tourisme et des pèlerinages, crée de graves pressions économiques et sécuritaires sur la population. À cause de cela, de plus en plus de Palestiniens, y compris de nombreux chrétiens, sont amenés à envisager de migrer ailleurs malgré leur profond attachement à leur patrie.

Quand ma mère pourra-t-elle me cuisiner à nouveau l’un de ses délicieux repas ?
Quand pourrai-je reprendre mes études ?

Il est nécessaire, de toute urgence, d’intervenir concrètement et d’offrir un soutien significatif à ces communautés afin de leur permettre de maintenir leur résilience et d’occuper leurs terres jusqu’à ce qu’une solution juste soit trouvée. Pour répondre à cette crise immédiate, CNEWA – Mission pontificale a mis en place un programme d’urgence à Bethléem, en collaboration avec les municipalités de Bethléem, de Beit Sahour et de Beit Jala, ainsi qu’avec l’Hôpital de campagne Shepherds. Ce programme permet de créer des emplois temporaires pour les personnes sans emploi et d’apporter un soutien à la communauté. Par ailleurs, nous menons actuellement une évaluation de la situation sur le terrain afin de préparer un nouveau programme d’urgence à Bethléem, anticipant le maintien d’une situation économique difficile.

La communauté chrétienne à Gaza et en Cisjordanie

Afin de faire face à cette situation impossible, CNEWA-Mission pontificale a recueilli des données essentielles sur les 198 familles chrétiennes restantes à Gaza (170 orthodoxes, 28 catholiques) afin de planifier ses futures interventions.
Les premiers résultats révèlent l’ampleur dévastatrice des pertes encourues : près de 50 % de ces familles ont perdu leur logement et 86 % leurs biens mobiles. 141 familles sont hébergées dans les deux églises de Gaza. L’évaluation des dégâts montre qu’environ 33 % des maisons des chrétiens sont entièrement détruites et 31 % sont inhabitables sans de grands travaux de réparation.

Quand retrouverons-nous une vie normale ?
Quand cessera toute cette destruction ?

Pendant ce temps, en Cisjordanie, la communauté chrétienne est près du désespoir. L’économie est au point mort, il y a un grand manque d’emplois et la sécurité est précaire. Le nombre de touristes est bien trop faible pour permettre une reprise économique. Nous continuons de chercher des solutions novatrices pour soutenir les jeunes, notamment en sollicitant des propositions de micro-entreprises. Nous cherchons à répondre au besoin urgent de financement pour la création d’emplois et la rénovation de logements.

Continuer d’espérer dans un tel contexte n’est pas facile mais en ce temps de l’Avent, alors que nous nous préparons à la venue du Sauveur, toute espérance est permise. Il s’agit-là d’une conviction basée sur une foi profonde et inébranlable.

Je vous souhaite de bons jours de l’Avent et un très Joyeux Noël !

Joseph Hazboun est le directeur régional de CNEWA à Jérusalem.

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