CNEWA Canada

Un cri pour la paix

De l’espoir pour la Journée nationale de prière pour les chrétiens en Terre sainte

Lors d’une récente rencontre avec un groupe de jeunes chrétiens palestiniens, une discussion s’est engagée sur l’importance de demeurer inébranlables et de garder espoir dans le « pays de Jésus », leur patrie. Un jeune a déclaré : « Étant donné les difficultés économiques et l’instabilité politique, l’occupation et la montée du fondamentalisme, alors que nous, les chrétiens, sommes confrontés à des difficultés extrêmes et ne nous sentons pas les bienvenus, pourquoi ne pas plier bagage et retourner en Europe? ».

Bien que nous partagions des inquiétudes similaires concernant une situation de plus en plus difficile et hostile, j’ai été choqué par l’affirmation selon laquelle « nous devrions retourner en Europe ».

J’ai commencé à creuser la question, et j’ai découvert que certains chrétiens palestiniens pensent qu’ils sont originaires d’Europe, tandis que les musulmans palestiniens sont originaires du Hedjaz (l’actuelle Arabie saoudite). Cela est dû aux informations erronées contenues dans les programmes scolaires palestiniens, qui affirment que l’histoire palestinienne a commencé avec la conquête arabe de la Palestine, sans aucune indication concernant les sept premiers siècles de christianisme en Terre sainte.

De surcroît, l’enseignement religieux dispensé dans les écoles chrétiennes palestiniennes et dans les paroisses locales met l’accent sur la construction de la foi plutôt que sur l’histoire du christianisme en Palestine. De ce fait, de nombreux chrétiens palestiniens n’ont pas conscience de l’histoire du christianisme et des premières communautés chrétiennes de Terre sainte au premier siècle de notre ère.

Malheureusement, le fondamentalisme musulman se répand dans la société palestinienne, principalement en raison de la montée de l’État islamique au Moyen-Orient, de l’interprétation littérale des textes et des enseignements religieux, ainsi que du conflit non résolu et de l’occupation. Il semble que les fondamentalistes reviennent également aux textes religieux pour convaincre la communauté musulmane palestinienne de la supériorité des musulmans, en diffusant des informations erronées.

Enfin, avec le récent changement dans le domaine politique israélien, davantage d’attaques physiques ont malheureusement été perpétrées contre les biens de l’Église, ainsi que des offenses à l’encontre de dirigeants religieux chrétiens et de membres laïcs.

Nous savons que de nombreux membres de la communauté chrétienne de Terre sainte sont des descendants directs de la première communauté chrétienne de Jérusalem, « ils sont, pour ainsi dire, la seule communauté chrétienne indigène au monde »[1].

En plus de l’importance vitale de préserver la communauté chrétienne sur ces terres sacrées, la perte de l’élément chrétien dans le contexte du conflit israélo-palestinien contribuera à transformer la lutte politique entre les occupés et les opprimés en une lutte entre un pays avancé (Israël) et le fondamentalisme islamique.

Historiquement, les chrétiens ont joui d’un certain niveau de liberté et de respect au sein de leurs communautés et pays respectifs au Moyen-Orient. L’État islamique et la manipulation de la religion comme moyen d’oppression ont conduit à l’émigration de centaines de milliers de chrétiens arabes d’Irak et de Syrie, ainsi que de Palestine.

Aujourd’hui, avec l’augmentation de la violence au sein des communautés arabes en Israël, de plus en plus de chrétiens palestiniens ferment leurs entreprises, incapables de payer pour des services de sécurité, ou craignent pour leur vie et celle de leur famille. En fait, beaucoup ont commencé à apprendre le grec dans l’espoir d’acheter des maisons dans la Chypre voisine, pour fuir la violence.

À l’occasion de la Journée internationale de la paix et de la Journée nationale de prière pour la paix en Terre sainte, le 21 septembre, nous pensons tout particulièrement aux chrétiens de Terre sainte et du Moyen-Orient. Nous demandons à nos frères et sœurs du Canada de prier pour la paix pour nos peuples ici. Nous espérons qu’un jour nos jeunes redécouvriront leurs racines, resteront fidèles à leur patrie et retrouveront la capacité de vivre dans la dignité et la liberté.


[1] Robert L. Wilken, The Land Called Holy, p. xv

Joseph Hazboun est le directeur régional de CNEWA à Jérusalem.

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